{"id":1374,"date":"2013-01-03T22:30:04","date_gmt":"2013-01-03T21:30:04","guid":{"rendered":"https:\/\/www.andarpersassi.it\/?p=1374"},"modified":"2020-04-13T18:01:58","modified_gmt":"2020-04-13T16:01:58","slug":"la-roisette","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/andarpersassi.it\/la-roisette\/#content","title":{"rendered":"Une randonn\u00e9e (non seulement) g\u00e9ologique: la Roisette 3324 m"},"content":{"rendered":"

Entre Cervin et Mont Rose, une pointe hyper-panoramique s\u2019offre aux randonneurs des quatre saisons. Si l\u2019on s\u2019attarde \u00e0 admirer les merveilles g\u00e9ologiques en route, le d\u00e9nivel\u00e9 demandera encore moins d\u2019effort. La nature, l\u2019histoire, le patrimoine offrent leurs richesses \u00e0 pleines mains. <\/i>Ce sera une journ\u00e9e bien remplie.<\/i><\/p>\n

Lieu<\/i>\u00a0: Italie, R\u00e9gion Vall\u00e9e d\u2019Aoste, Commune de Valtournenche.<\/p>\n

Acc\u00e8s<\/i>\u00a0: Tunnel du Mont-Blanc direction Turin-Milan, Autoroute A5, sortie Ch\u00e2tillon, Route R\u00e9gionale n\u00b0 46 direction Breuil-Cervinia; au lieu-dit Evette, peu apr\u00e8s le chef-lieu de Valtournenche, prendre \u00e0 droite pour Cheneil et continuer jusqu\u2019au bout de la route.<\/p>\n

D\u00e9part<\/i>\u00a0: lieu-dit Barmaz 2030 m.<\/p>\n

Point d\u2019arriv\u00e9e<\/i>\u00a0: la Roisette 3324 m.<\/p>\n

D\u00e9nivel\u00e9e<\/i>\u00a0: 1300 m.<\/p>\n

Difficult\u00e9<\/i>\u00a0: facile, mais pour randonneurs entra\u00een\u00e9s.<\/p>\n

Balise jaune<\/i>\u00a0: n\u00b0 29<\/p>\n

P\u00e9riode conseill\u00e9e<\/i>\u00a0: de juillet aux premi\u00e8res chutes de neige. En fin d\u2019hiver ou au printemps, \u00e0 ski par neige bien transform\u00e9e, suivre le chemin n\u00b0 30 (observations g\u00e9ologiques r\u00e9duites).<\/p>\n

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\"Le<\/a>

01 – Le soubassement de la cuvette de Cheneil affleure \u00e0 ce point panoramique.<\/p><\/div>\n

Un d\u00e9but en profondeur<\/h3>\n

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La balade \u00e9tant longue, c\u2019est le matin de bonne heure qu\u2019on arrive au parking de la Barmaz : il fait froid et la lumi\u00e8re est faible, il vaut mieux r\u00e9server les observations g\u00e9ologiques au retour. Pour monter au replat de Cheneil (2090 m) une funiculaire semi-automatique est disponible; sinon, apr\u00e8s une courte descente sur la droite, passer le pont et monter par le chemin. L\u00e0-haut il fait d\u00e9j\u00e0 clair\u00a0: se tenir \u00e0 gauche sur le bord relev\u00e9, \u00e0 l\u2019endroit o\u00f9 une petite plate-forme herbeuse re\u00e7oit l\u2019arriv\u00e9e du c\u00e2ble (image 01)<\/i>. Sur ce bord affleure le socle de la cuvette de Cheneil, dont nous venons de remonter les 60 derniers m\u00e8tres.<\/p>\n

\"02<\/a>

02 – La roche \u00e9clogitique de la nappe oc\u00e9anique profonde Zermatt-Saas : metabasite (ancienne roche basaltique) \u00e0 grenat (rouge) et pyrox\u00e8ne jad\u00e9itique (vert).<\/p><\/div>\n

La roche montre surtout (image 02)<\/i> l\u2019association de grenat (rouge) et de pyrox\u00e8ne sodique (vert) qui d\u00e9finit le faci\u00e8s \u00e9clogitique du m\u00e9tamorphisme. L’amphibole bleue (ou ses d\u00e9riv\u00e9s) est aussi pr\u00e9sente. En effet ces min\u00e9raux se forment au sein des roches basaltiques lorsqu\u2019elles sont entra\u00een\u00e9es \u00e0 de tr\u00e8s grandes profondeurs dans la cro\u00fbte (au moins 50 km) sous gradient g\u00e9othermique faible, c\u2019est-\u00e0-dire \u00e0 des temp\u00e9ratures ne d\u00e9passant gu\u00e8re 550 \u00b0C. Ce sont donc des roches m\u00e9tamorphiques de haute pression et de basse temp\u00e9rature.\u00a0Plusieurs autres min\u00e9raux (mica blanc, \u00e9pidote, amphibole, quartz) c\u00f4toient l\u2019\u00e9clogite, surtout dans les parties les plus d\u00e9form\u00e9es de la roche, o\u00f9 la pr\u00e9sence d\u2019eau a probablement permis un plus rapide r\u00e9\u00e9quilibrage de la masse rocheuse lors de la remont\u00e9e en surface. Nous rencontrerons ces m\u00eames ensembles min\u00e9raux aux alpages du Ch\u00e2teau, un peu plus loin dans la cuvette.<\/p>\n

\"03<\/a>

03 – La r\u00e9gion alpine o\u00f9 affleure l’Unit\u00e9 oc\u00e9anique \u00e9clogitique Zermatt-Saas, du Valais suisse au Mont Avic. D’apr\u00e8s<\/em> Angiboust et al.<\/em> (2009).<\/p><\/div>\n

L\u2019ensemble de roches que nous traversons, nomm\u00e9 Zone Zermatt-Saas par les g\u00e9ologues suisses, affleure ou est enseveli pour une extension de 60 km du Valais au nord \u00e0 la vall\u00e9e de Champorcher au sud, et pour une largeur maximale de 30 km (image 03)<\/i>.<\/p>\n

Au tout d\u00e9but du XXe<\/sup> si\u00e8cle cette roche sombre, dense, riche en fer et magn\u00e9sium, avait d\u00e9j\u00e0 \u00e9t\u00e9 attribu\u00e9e \u00e0 un ancien fond oc\u00e9anique par la formidable \u00e9quipe des r\u00e9dacteurs de la Carte g\u00e9ologique nationale italienne. Plus tard, dans les ann\u00e9es 1970, ce m\u00eame ensemble de roches oc\u00e9aniques de haute pression a \u00e9t\u00e9 plus pr\u00e9cis\u00e9ment situ\u00e9 dans la partie inf\u00e9rieure de la plaque oc\u00e9anique pi\u00e9montaise, entre cro\u00fbte et manteau\u00a0: nous verrons des serpentinites du manteau \u00e0 notre retour au parking.<\/p>\n

\"04.<\/a>

04. Possible parcours m\u00e9tamorphique des unit\u00e9s \u00e9clogitiques oc\u00e9aniques.<\/p><\/div>\n

Mais justement pour expliquer les min\u00e9raux \u00e9clogitiques il faut postuler, bien apr\u00e8s leur mise en place sur le fond de l\u2019oc\u00e9an, un effondrement de ces roches en profondeur dans une cro\u00fbte \u00e9paissie et donc froide\u00a0: ce sont les conditions typiques d\u2019une subduction<\/i>, c\u2019est-\u00e0-dire de la superposition de deux plaques en cours de convergence, l\u00e0 o\u00f9 la double \u00e9paisseur de la cro\u00fbte fait surgir une cha\u00eene de montagnes. Voil\u00e0 comment imaginer la formation des montagnes, en m\u00eame temps que le fonctionnement de la plan\u00e8te. Mais il y a plus\u00a0: la fra\u00eecheur des min\u00e9raux \u00e9clogitiques implique une remont\u00e9e rapide apr\u00e8s avoir atteint la profondeur maximale (image 04)<\/i>. La science ne poss\u00e8de pas encore assez de donn\u00e9es concernant les raisons ni les modalit\u00e9s pr\u00e9cises d\u2019une telle exhumation.<\/p>\n

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\"05<\/a>

05 – le ressaut \u00e9clogitique du Chateau, poli par les anciens glaciers.<\/p><\/div>\n

Le moment est venu d\u2019abandonner ce point de vue privil\u00e9gi\u00e9 sur la cr\u00e9ation des Alpes et sur la douce cuvette de Cheneil. En se tenant sur la gauche, parvenir au pont de bois, traverser le torrent et continuer \u00e0 droite (balise n\u00b0 29)\u00a0vers l\u2019alpage du Ch\u00e2teau, pourvu de belles dalles \u00e9clogitiques (image 05)<\/i> avec quelques gravures rupestres. Au-del\u00e0 de l\u2019alpage le sentier monte doucement dans les p\u00e2turages sans affleurements jusqu\u2019\u00e0 la c\u00f4te 2260 m.<\/p>\n

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Une rencontre inattendue<\/h3>\n

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\"06<\/a>

06 – La base du rognon gneissique \u00e0 l’Alpe Aran.<\/p><\/div>\n

Et nous voil\u00e0 \u00e0 l\u2019Alpe Aran\u00a0: \u00e0 droite un somptueux escalier en pierre m\u00e8ne nulle part (image 06)<\/i>, et nous continuons tout droit, en suivant la balise n\u00b0 29. Cela nous fait rentrer dans un joli vallon prot\u00e9g\u00e9 \u00e0 droite par une falaise de roche claire, polie par l\u2019ancien glacier et parsem\u00e9e de myrtilles et de rhododendrons. L\u2019observation rapproch\u00e9e de la roche (image 07)<\/i> devrait nous faire sursauter\u00a0: nous y d\u00e9couvrons un beau gneiss avec beaucoup de quartz et quantit\u00e9s variables de mica blanc, la quintessence de la continentalit\u00e9 en plein milieu oc\u00e9anique. Le relief en gneiss, coup\u00e9 en deux tron\u00e7ons, monte jusqu\u2019\u00e0 la c\u00f4te 2330 m. De ce dernier point, on le voit poursuivre la falaise tout autour de la cuvette de Cheneil, plus ou moins \u00e0 la m\u00eame altitude.<\/p>\n

\"07<\/a>

07 – Avec les schistes quartzeux de l’Alpe Aran on sort de l’Oc\u00e9an jurassique et on aborde l’ancienne marge continentale permo-triasique.<\/p><\/div>\n

Aucun min\u00e9ral \u00e9clogitique n\u2019est rep\u00e9rable dans la roche. Pour mieux comprendre, consultons sur notre tablette la toute nouvelle feuille Monte Cervino au 1:50.000 (n\u00b0 070 de la Carte G\u00e9ologique d’Italie, en cours de publication mais visible sur le site web de l’Ispra de Rome). Des “schistes quartzeux” sont cartographi\u00e9s \u00e0 la base de la tr\u00e8s evidente s\u00e9rie de marge continentale qui nous domine d’une bande blanche triasique. Pour les curieux, pr\u00e9voyons donc un crochet \u00a0dans le prochain paragraphe.<\/p>\n

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Comme un souvenir de plage tropicale<\/h3>\n
\"08<\/a>

08 – Les falaises des Cime Bianche \u00e0 la base de la Becca d’Aran.<\/p><\/div>\n

Le sentier reprend sa mont\u00e9e \u00e0 mi-c\u00f4te, toujours sans affleurements mais en vue de belles falaises sur l\u2019amont. Si ces falaises claires nous attirent, au d\u00e9part de la c\u00f4te 2330 m une trace raide \u00e0 gauche nous ferait longer d\u2019abord la base d\u2019un ressaut isol\u00e9 et ensuite le pied de la falaise qui monte \u00e0 un ensellement panoramique entre deux groupes de tours dolomitiques (image 08)<\/i>. Tout le long de ce crochet on pourrait v\u00e9rifier que les schistes quartzeux sont omnipr\u00e9sents jusqu\u2019\u00e0 l\u2019ensellement, o\u00f9 ils se dissimulent sous les quartzites tabulaires et les calcaires de la formation sup\u00e9rieure (image 09)<\/i>.<\/p>\n

\"09<\/a>

09 – Les quartzites micac\u00e9es (en gris) s’effilochent au contact sup\u00e9rieur avec les calcaires des Cime Bianche.<\/p><\/div>\n

Mais revenons \u00e0 notre sentier maintenant caillouteux, o\u00f9 les \u00e9chantillons sont beaux et \u00e0 port\u00e9e de main. Pr\u00e8s de la c\u00f4te 2386 m le chemin traverse le torrent et prend \u00e0 gravir en zigzag la pente raide des \u00e9boulis. Toutefois, avant de traverser le torrent nous avons une derni\u00e8re fois l\u2019occasion d\u2019inspecter \u00e0 fond la falaise blanche qui domine le paysage sur notre gauche. La roche calcaire et dolomitique se d\u00e9bite en plaquettes, en dalles et en parall\u00e9l\u00e9pip\u00e8des vari\u00e9s (image 10)<\/i> surmontant des pr\u00e9s tapiss\u00e9s d\u2019edelweiss bien charnus. Il s\u2019agit d\u2019une unit\u00e9 d\u2019origine s\u00e9dimentaire lagunaire, donc continentale et non oc\u00e9anique, interpos\u00e9e entre les deux unit\u00e9s oc\u00e9aniques principales\u00a0: celle de Zermatt-Saas en dessous, et celle du Combin dessus, sur laquelle nous allons poser nos pieds un peu plus haut. La formation lagunaire claire se compose, de bas en haut, de quartzites, de calcaires, de dolomies et d\u2019\u00e9vaporites (cargneules et gypse), ce qui en fait une excellente \u00ab\u00a0couche-savon\u00a0\u00bb favorisant le d\u00e9placement des formations sus-jacentes. Dans nos r\u00e9gions, la couche lubrifiante a d\u00fb travailler dur et longtemps car on la trouve d\u00e9sormais racl\u00e9e, amincie et souvent\u00a0amput\u00e9e des niveaux aux extr\u00e9mit\u00e9s sup\u00e9rieure et inf\u00e9rieure. Cette \u00e9rosion tectonique s\u2019accentue du nord (Cime Bianche) o\u00f9 la bande blanche est d’\u00e9paisseur d\u00e9cam\u00e9trique, au sud (Mont Zerbion) o\u00f9 elle dispara\u00eet carr\u00e9ment. Par analogie avec d\u2019autres formations mieux pourvues d\u2019indices chronologiques, cette bande blanche a \u00e9t\u00e9 dat\u00e9e du Trias (il y a 250-200 millions d\u2019ann\u00e9es), c\u2019est-\u00e0-dire qu\u2019elle est bien plus vieille que les roches oc\u00e9aniques (150 millions d\u2019ann\u00e9es environ).<\/p>\n

\"10<\/a>

10 – Vue partielle de la s\u00e9rie calcar\u00e9o-dolomitique de l’Unit\u00e9 lagunaire des Cime Bianche.<\/p><\/div>\n

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Plus d\u2019excuses maintenant\u00a0: une mont\u00e9e raide de 270 m nous attend. Mais d\u00e9j\u00e0 au sommet du c\u00f4ne d\u00e9tritique, vers 2500 m d\u2019altitude, un amoncellement de gros blocs encombre le passage, nous obligeant \u00e0 quelques prestations un peu acrobatiques. Nous avons donc le temps d\u2019observer les rochers autour de nous. Sur notre gauche la bande blanche lagunaire forme encore le lit du torrent. Par contre \u00e0 droite, au m\u00eame niveau, une roche escarp\u00e9e bien plus sombre\u00a0nous \u00e9crase presque\u00a0: ce sont des\u00a0m\u00e9tabasites, anciennes coul\u00e9es basaltiques sur le fond de l\u2019oc\u00e9an, \u00e9tendues sur toute la partie haute de la cuvette de Cheneil. Elles sont coiff\u00e9es de schistes lustr\u00e9s et, encore au dessus, de serpentinites. Tout en bas de la falaise, des roches blanches affleurent avec une tra\u00een\u00e9e d\u2019\u00e9boulis\u00a0: revoil\u00e0 les calcaires lagunaires des Cime Bianche. Une faille est donc \u00e0 tracer le long du ruisseau pour baisser la rive gauche hydrographique jusqu\u2019au pied de la falaise, o\u00f9 poursuit la bande blanche (images 11a et 11b)<\/i>.<\/p>\n

\"11-a<\/a>

11-a – L’ensembre Aran-Roisette vu du sentier n.30 de Cheneil.<\/p><\/div>\n

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\"11-b<\/a>

11-b Interpr\u00e9tation du paysage. ZC: Zone Combin. CB: bande triasique Pancherot-Cime Bianche. QM: quartzites micac\u00e9s.<\/p><\/div>\n

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Des grands fonds boueux aux p\u00e2turages<\/h3>\n

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Le sentier monte sur le fond du vallon jusqu\u2019\u00e0 la c\u00f4te 2650 m o\u00f9 il d\u00e9bouche sur le replat herbeux et\u00a0humide de Ledzan, en vue du sommet de la Roisette. Le chemin n\u00b0 30 nous rejoint \u00e0 droite, le chemin n\u00b0 26 pour le Bec d\u2019Aran se dirige vers la gauche\u00a0; nous suivons notre balise n\u00b0 29 le long du ruisseau de droite qu\u2019on traversera bient\u00f4t. En attendant les affleurements situ\u00e9s plus haut, les \u00e9boulis nous renseignent sur la composante principale de l\u2019Unit\u00e9 oc\u00e9anique sup\u00e9rieure du Combin\u00a0: des calcschistes beige, un peu miroitant sans trop d\u2019\u00e9clat, friables et souvent creux, assez finement granuleux et lit\u00e9s, d\u00e9bit\u00e9s en \u00e9cailles (image 12)<\/i>.<\/p>\n

\"12<\/a>

12 – Mica blanc, calcite, quartz, min\u00e9raux opaques sont visibles \u00e0 l’oeil nu dans les schistes lustr\u00e9s de la Zone Combin.<\/p><\/div>\n

Ce sont les schistes lustr\u00e9s<\/i> des auteurs classiques, form\u00e9s de calcite, de mica blanc, de quartz et d\u2019une panoplie de min\u00e9raux accessoires ou occasionnels\u00a0: chlorite, \u00e9pidote, amphibole, carbonates, etc. suivant la qualit\u00e9 du d\u00e9p\u00f4t originaire et le m\u00e9tamorphisme subi. En tout cas, aucun min\u00e9ral \u00e9clogitique n\u2019est pr\u00e9sent dans cette roche\u00a0: l\u2019unit\u00e9 oc\u00e9anique du Combin est pass\u00e9e en subduction \u00e0 des niveaux moins profonds que sa cons\u0153ur de Zermatt-Saas. Ce sont des anciennes boues calcaires d\u00e9pos\u00e9es en mer ouverte, aujourd\u2019hui devenues le sol privil\u00e9gi\u00e9 des p\u00e2turages alpins.<\/p>\n

\"13<\/a>

13 – D\u00e9pot de serpentinites au front d’une ancienne langue glaciaire.<\/p><\/div>\n

La rampe dans le vallon aboutit aux 3000 m du cirque terminal, encombr\u00e9 de d\u00e9bris et d\u00e9sormais presque d\u00e9pourvu de v\u00e9g\u00e9tation. Une coul\u00e9e de blocs de serpentinites bien agenc\u00e9e (glacier rocheux ou d\u00e9p\u00f4t nivo-morainique) descend de la cr\u00eate entre Roisette et Tournalin \u00e0 notre droite (image 13)<\/i>.<\/p>\n

\"14<\/a>

14 – La crete des Cigares de Bobba, taill\u00e9e dans les schistes lustr\u00e9s de la Zone Combin.<\/p><\/div>\n

Sans tarder on atteint la cr\u00eate (3140 m) qui donne sur les Cigares de Bobba, maintenant plus joliment cartographi\u00e9s Dents d\u2019Aran, et le paysage s\u2019ouvre vers le Valtournenche (image 14)<\/i>. Dor\u00e9navant les affleurements des schistes lustr\u00e9s seront de meilleure qualit\u00e9\u00a0: des observations sur l\u2019orientation des structures et leur plis seront possibles. La remont\u00e9e de la derni\u00e8re pente nous familiarise d\u00e9finitivement avec cette roche m\u00e9ta-s\u00e9dimentaire (image 15)<\/i>.<\/p>\n

Panorama du sommet<\/h3>\n
\"15<\/a>

15 – Section sch\u00e9matique du haut Valtournenche. En jaune la bande lagunaire des Cime Bianche, en bleu les m\u00e9tasediments de la nappe profonde Zermatt-Saas, en vert clair et fonc\u00e9 respectivement les serpentinites et les m\u00e9tabasites. D’apr\u00e8s<\/em> Angiboust et al.<\/em> (2009).<\/p><\/div>\n

Sur la cr\u00eate du sommet, sous la croix rafistol\u00e9e, une petite surprise nous attend\u00a0: un minuscule affleurement de serpentinites (image 16)<\/i> pointe\u00a0au milieu des schistes lustr\u00e9s. Cela nous permet d\u2019observer de pr\u00e8s ce bout de manteau, ici mieux pr\u00e9serv\u00e9 (m\u00e9tamorphisme plus l\u00e9ger) que dans l\u2019unit\u00e9 inf\u00e9rieure.<\/p>\n

\"16<\/a>

16 – Le sommet de la Roisetta, avec vue versl’ouest. La croix est plant\u00e9e sur un petit affleurement de serpentinite.<\/p><\/div>\n

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Une bonne vingtaine de sommets \u00e0 plus de 4000 m<\/h3>\n

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\"17<\/a>

17 – Le dome cristallin du Mont Rose, de la Pointe Dufour au Castor, sculpt\u00e9 en roches continentales subduites, c’est-\u00e0-dire enfonc\u00e9es \u00e0 la base de l’edifice alpin avant de rebondir en surface.<\/p><\/div>\n

Mais, par beau temps, la v\u00e9ritable surprise c\u2019est le panorama.<\/p>\n

Au NE (image 17)<\/i> le d\u00f4me cristallin du Mont Rose, visible\u00a0\u00e0 partir de la Pointe Dufour (4634 m) jusqu\u2019aux Lyskamm (4527 m) et au Castor (4228 m), surgit directement d\u2019un bas horizon pr\u00e9alpin \u00e0 sa droite.<\/p>\n

\"18<\/a>

18 – La partie oc\u00e9anique du Mont Rose, du Pollux au Breithorn, au Col du Th\u00e9odule.<\/p><\/div>\n

Au-dessus de cette nappe continentale profonde, \u00e9ject\u00e9e en surface aux niveaux topographiques les plus \u00e9lev\u00e9s, repose tout autour la nappe oc\u00e9anique profonde, qui donne les sommets du Pollux (4091 m) et du Breithorn (4165 m) sur la partie occidentale du massif (image 18)<\/i>. La nappe oc\u00e9anique poursuit son faible plongement vers l\u2019ouest en se coiffant de l\u2019Unit\u00e9 du Combin \u00e0 partir du Plateau Rosa. Entre les deux unit\u00e9s oc\u00e9aniques, la bande lagunaire des Cime Bianche prend de l\u2019ampleur avec ses falaises dolomitiques.<\/p>\n

\"19<\/a>

19 – La pyramide isol\u00e9e du Cervin charri\u00e9e sur la nappe oc\u00e9anique du Combin, ici repr\u00e9sent\u00e9e par le Fuerggen (a droite). Au grand plan les Cime Bianche.<\/p><\/div>\n

\u00c0 l\u2019arri\u00e8re plan l\u2019horizon est d\u00e9coup\u00e9 par les pyramides oc\u00e9aniques du Valais\u00a0: Weisshorn (4506 m), Zinalrothorn (4221 m), Obergabelhorn (4063 m). Au niveau du Fuerggen (exactement au N) la succession inclin\u00e9e des structures oc\u00e9aniques est bien \u00e9vidente et r\u00e9guli\u00e8re. Sur celle-ci, tout-\u00e0-coup, se dresse le Cervin (4478 m) avec son impressionnante masse composite\u00a0: une base en gabbro, un corps en orthogneiss d\u2019Arolla et un sommet en paragneiss de Valpelline (image 19)<\/i>. En arri\u00e8re plan, \u00e0 gauche du Cervin, c\u2019est la Dent Blanche (4357 m) qui d\u00e9passe\u00a0: les g\u00e9ologues suisses ont donn\u00e9 le nom de cette montagne \u00e0 toute la nappe \u00ab\u00a0africaine\u00a0\u00bb du Cervin.<\/p>\n

\"20-a<\/a>

20-a – Du sommet de la Roisette, vue panoramique de la s\u00e9rie de charriages entre Mont Rose et Cervin.<\/p><\/div>\n

Toujours appartenant \u00e0 cette nappe, suivent au NW les Grandes Murailles culminant \u00e0 la Dent d\u2019H\u00e9rens (4171 m), et les Petites Murailles.<\/p>\n

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\"20-b<\/a>

20-b – Les contacts tectoniques sont soulign\u00e9s en couleur. MR: dome cristallin continental du Mont Rose. ZS: nappe oc\u00e9anique profonde Zermatt-Saas. ZC: nappe oc\u00e9anique du Combin. DB: nappe continentale “africaine” du Cervin (Dent Blanche). En jaune la bande lagunaire des Cime Bianche.<\/p><\/div>\n

Le plan de chevauchement de la nappe du Cervin sur la nappe oc\u00e9anique coupe la pente \u00e0 mi-c\u00f4te (images 20a et 20b)<\/i> et remonte au Col Fen\u00eatre derri\u00e8re le Mont Pancherot, o\u00f9 r\u00e9affleure la bande blanche lagunaire sym\u00e9trique \u00e0 celle des Cime Bianche (images 21a et 21b)<\/i>.<\/p>\n

\"21-a<\/a>

21-a – Les Petites Murailles et la zone de Cignana, dont les roches de Zermatt-Saas enregistrent les plus fortes profondeurs : environ 90 km.<\/p><\/div>\n

\"21-b<\/a>

21-b – Du sommet de la Roisette, interpr\u00e9tation du paysage. ZC: nappe oc\u00e9anique du Combin. ZS: nappe oc\u00e9anique profonde Zermatt-Saas. DB: nappe continentale sup\u00e9rieure du Cervin (Dent Blanche).<\/p><\/div>\n

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Plus loin surgit le massif du Grand Combin (4314 m) qui donne son nom \u00e0 la nappe oc\u00e9anique sup\u00e9rieure sur laquelle nous nous trouvons. Dans la nappe du Cervin sont encore sculpt\u00e9es les silhouettes de la Pointe Tsan et du Bec de Luseney. Les deux sont \u00e9paul\u00e9es par le massif du Mont Blanc (4807 m) avec les Grandes Jorasses (4208 m)\u00a0; vers le SE (image 22)<\/i> sont encore visibles les coupoles blanches du Ruitor, de la Grande Sassi\u00e8re et du Grand Paradis (4061 m).<\/p>\n

\"22<\/a>

22 – Un des massifs cristallins internes visibles de la Roisette: le Grand Paradis, g\u00e9ologiquement analogue au Mont Rose.<\/p><\/div>\n

Derri\u00e8re la Ro\u00ebse di Bantze (nappe oc\u00e9anique) appara\u00eet le Mont Viso. Vers le S, aucune silhouette ne s\u2019impose aux autres parmi ces montagnes au contact de la plaine du P\u00f4, qui enregistrent pourtant la subduction continentale dans leurs fabuleux cristaux \u00e9clogitiques. Le tour d\u2019horizon s\u2019ach\u00e8ve avec le Tournalin tout proche, de 45 m plus haut.<\/p>\n

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Un haut lieu de la civilisation alpine<\/h3>\n

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Le proche environnement n\u2019est pas non plus d\u00e9pourvu d\u2019int\u00e9r\u00eat. De l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 ouest de la cr\u00eate sommitale, surplombant le Valtournenche, la vue domine la vall\u00e9e vers le sud (image 23)<\/i>. Une s\u00e9rie de replats horizontaux, verts de p\u00e2turages et par endroits pointill\u00e9s de moutons, \u00e9gaient les deux \u00e9paulements de la vall\u00e9e, lui conf\u00e9rant une allure irr\u00e9elle de pays suspendu entre ciel et terre. Ces esplanades s\u2019\u00e9chelonnent doucement vers le sud-ouest, raccord\u00e9es entre elles par des gradins plus ou moins bois\u00e9s. La superposition presque \u00e0 plat des diff\u00e9rentes unit\u00e9s structurales que nous venons de remonter (les nappes oc\u00e9aniques, la nappe lagunaire, la nappe africaine) pourrait \u00eatre retenue comme responsable principal\u00a0de ce paysage de r\u00eave.<\/p>\n

\"23<\/a>

23 – Des terrasses s’\u00e9talent sur les \u00e9paulements de la vall\u00e9e, autour des 2000 m. Au centre et vers la droite, la niche de d\u00e9collement d’un ancien \u00e9boulement.<\/p><\/div>\n

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La cr\u00eate au sommet est assez large pour permettre un confortable pique-nique et m\u00eame une bonne sieste. Elle permet aussi de la parcourir en demi-cercle (E puis N) pour mieux profiter de la richesse du paysage.<\/p>\n

Le retour par le m\u00eame chemin qu\u2019\u00e0 la mont\u00e9e sera utile pour \u00e9chantillonner et enrichir l\u2019observation de nouvelles perspectives. En alternative, au plan de Ledzan le sentier n\u00b0 30 nous emm\u00e8nera faire le tour de la cuvette de Cheneil pour v\u00e9rifier la continuit\u00e9 des affleurements. En tout cas, il nous sera difficile de nous soustraire au charme du village de Cheneil (image 24)<\/em>, avec sa terrasse accueillante, sa bi\u00e8re et son caf\u00e9 \u00e0 la cr\u00e8me chantilly, son vieux jeu de boules et son absence de v\u00e9hicules (pourvu que \u00e7a dure\u00a0!). En souhaitant une future exposition publique\u00a0de documents, nous passerons mentalement en revue les premiers voyageurs anglais, qui pr\u00e9c\u00e9daient de peu\u00a0les alpinistes intellectuels de la fin du XIXe<\/sup> si\u00e8cle et les bourgeois passionn\u00e9s par les progr\u00e8s de la science qui s\u00e9journaient de longs mois en qu\u00eate d\u2019inspiration et de s\u00e9r\u00e9nit\u00e9. Sans oublier\u00a0les guides de montagne dont le mythique Luigi Carrel dit Carrellino, l\u2019un des patrons des lieux, reste le plus typique. Et puis la derni\u00e8re guerre, la R\u00e9sistance, les industriels antifascistes qui avaient ici leur point de relais avec la Suisse, un chapitre m\u00e9connu (parmi d\u2019autres\u00a0!) de notre histoire r\u00e9cente.<\/p>\n

\"24<\/a>

24 – Le village de Cheneil, riche d’histoire et cher aux alpinistes de toute l’Europe.<\/p><\/div>\n

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L\u2019abri sous roche de la Barmaz<\/h3>\n

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Une fois redescendus au parking, il sera encore bon de consacrer quelques instants aux alternances de m\u00e9tabasites (anciennes coul\u00e9es de magma basaltique sur le fond de l\u2019oc\u00e9an) et de serpentinites (anciennes roches du manteau terrestre) qui se dessinent sur la lisse paroi en surplomb de la Barmaz situ\u00e9e derri\u00e8re les maisons (image 25)<\/em>. Ici nous avons \u00e9videmment regagn\u00e9 le niveau de la nappe oc\u00e9anique profonde, \u00e9clogitique, dite Zermatt-Saas. Nous pouvons atteindre la paroi soit en passant \u00e0 droite de la maison, pr\u00e8s du toit, soit plus facilement par la gauche. L\u2019originalit\u00e9 de l\u2019affleurement r\u00e9side dans l\u2019enchev\u00eatrement des multiples corps sinueux des deux types de roche, mis en \u00e9vidence par le poli glaciaire. L\u2019extr\u00eame d\u00e9formabilit\u00e9 de la masse rocheuse, due probablement \u00e0 l\u2019abondance d\u2019eau en profondeur, limite la pr\u00e9sence de min\u00e9raux \u00e9clogitiques. Cette eau est d\u2019ailleurs symboliquement pr\u00e9sente encore aujourd\u2019hui dans la roche, sous forme de min\u00e9raux hydrat\u00e9s, dans la serpentine comme dans l\u2019amphibole de la m\u00e9tabasite. D\u2019abondantes coul\u00e9es d\u2019alt\u00e9ration, enclench\u00e9es par l\u2019eau de ruissellement, dessinent des tra\u00een\u00e9es blanches et noires, respectivement \u00e0 base de min\u00e9raux de titane et d\u2019oxydes de mangan\u00e8se. Et avec cela nous pouvons vraiment mettre un point final \u00e0 cette journ\u00e9e bien remplie.<\/p>\n

\"25<\/a>

25 – La lisse paroi en surplomb de la Barmaz montre de grands boudins enchevetr\u00e9s de serpentinite et de m\u00e9tabasite, provenant du grand fond oc\u00e9anique.<\/p><\/div>\n

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Ouvrages mentionn\u00e9s<\/span><\/h4>\n

Dal Piaz G.V. (coord.) (2010) – Carta geologica d’Italia alla scala 1:50000 foglio 091 Chatillon. Note illustrative<\/em>. Servizio Geologico d’Italia, ISPRA, Roma.<\/p>\n

Bonetto F., Dal Piaz G.V., De Giusti F., Massironi M., Monopoli B., Schiavo A. (2010) – Carta geologica della Valle d’Aosta al 1:100000 con note illustrative<\/em>. Regione Aut. Valle d’Aosta, Ass. Territorio Ambiente OOPP.<\/p>\n

Angiboust S., Agard P., Jolivet L., Beyssac O. (2009) – The Zermatt-Saas ophiolite: the largest and deepest continuous slice of oceanic lithosphere detached from a subduction zone?<\/em> Terra Nova 21<\/strong>-3 : 171-180<\/p>\n

Kienast J.R. (1973) \u2013 Sur l\u2019existence de deux s\u00e9ries diff\u00e9rentes au sein de l\u2019ensemble \u00ab schistes lustr\u00e9s-ophiolites \u00bb du Val d\u2019Aoste : quelques arguments fond\u00e9s sur l\u2019\u00e9tude de roches m\u00e9tamorphiques.<\/em> C.R. Acad. Sci. Paris, 276<\/strong> : 2621-2624.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

Entre Cervin et Mont Rose, une pointe hyper-panoramique s\u2019offre aux randonneurs des quatre saisons. Si l\u2019on s\u2019attarde \u00e0 admirer les… continua…<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":2,"featured_media":1527,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[3,139],"tags":[7,23,26,36,42,57,64,73,74,75,76,80,90,96,98],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1374"}],"collection":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/users\/2"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1374"}],"version-history":[{"count":148,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1374\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":5767,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1374\/revisions\/5767"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/media\/1527"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1374"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1374"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1374"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}