![\"1.Les](\"http:\/\/res.cloudinary.com\/qrawl\/image\/upload\/v1428440844\/18raty-facchini_nnese2.jpg\")
<\/a>1. Les l\u00e8vres de la faille Raty ensevelies dans la poussi\u00e8re de cataclasite (\u00ab gouge \u00bb). \u00c0 gauche les rochers issus de la faille, enduits de carbonates (\u00ab listvenites \u00bb). Photo Roberto Facchini.<\/p><\/div>\n
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Commune<\/i>\u00a0: Champorcher (Vall\u00e9e d\u2019Aoste, Italie)<\/p>\n
Acc\u00e8s<\/i>\u00a0: de la Route Nationale (S.S. 26) entre Bard et Arnad, au rond-point prendre la route r\u00e9gionale de la Vall\u00e9e de Champorcher jusqu\u2019au chef-lieu Ch\u00e2teau. De l\u00e0 prendre \u00e0 droite pour les localit\u00e9s nomm\u00e9es Mont Blanc et Dondenaz, continuer sur la piste en terre jusqu\u2019\u00e0 l\u2019embranchement de Chapy, d\u00e9part du sentier n\u00b0 9 A. Au total 20 km depuis le rond-point.<\/p>\n
D\u00e9part \u00e0 pied<\/i>\u00a0: altitude 1920 m, embranchement pour Chapy, d\u00e9but du chemin n\u00b0 9 A, GPS 390.200,00 \u2013 5.053.250,00.<\/p>\n
Arriv\u00e9e<\/i>\u00a0: en amont du Lac Raty, 2370 m environ.<\/p>\n
D\u00e9nivel\u00e9e<\/i>\u00a0: 450 m plus quelques crochets.<\/p>\n
Remarque<\/i>\u00a0: l\u2019acc\u00e8s n\u2019est pas possible aux cars de plus de 20 places.<\/p>\n
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<\/a>2. La zone d\u2019affleurement des \u00e9clogites du Raty. Au fond la Ro\u00ebse di Bantse 3164 m.<\/p><\/div>\n
Apr\u00e8s le premier alpage la piste devient vite un sentier qui gravit en zigzag la falaise de serpentinite. \u00c0 mi-chemin une source jaillit de la roche. Au sommet, le chemin reprend moins raide dans les p\u00e2turages du vallon. Plus haut, sur la gauche, une surprenante ribambelle de roches orang\u00e9es retiendra notre attention\u00a0: la visite est pr\u00e9vue au retour. \u00c0 la c\u00f4te 2240 m le sentier bifurque\u00a0: nous nous tenons sur la droite en suivant la nouvelle balise n\u00b0 9 C. Mais d\u00e9j\u00e0 un peu avant l\u2019alpage de Raty-damon (2270 m) nous quittons le sentier et nous prenons \u00e0 gauche la pente la plus raide dans les pr\u00e9s du vallon. Nous remontons le vallon en gardant le ruisseau sur notre gauche et nous visitons les blocs bleu\u00e2tres ainsi que les petits affleurements. La plupart de ces roches sont des glaucophanites \u00e0 grenat, avec quelques cristaux verts d\u2019omphacite. Si l\u2019omphacite indique la haute pression, le glaucophane garantit la basse temp\u00e9rature\u00a0: il n\u2019est plus stable au-del\u00e0 de 550\u00b0C (maximum 600\u00b0C pour des profondeurs sup\u00e9rieures \u00e0 80 km). Cela indique un gradient g\u00e9othermique tr\u00e8s faible, c\u2019est-\u00e0-dire une cro\u00fbte froide comme c\u2019est le cas pour une plaque en subduction. Ces roches \u00e9clogitiques, plut\u00f4t bien pr\u00e9serv\u00e9es dans leurs \u00e9quilibres de haute pression\/basse temp\u00e9rature, affleurent en marge d\u2019une masse de serpentinite (\u00e0 l\u2019ouest), dans le cadre de l\u2019Unit\u00e9 Zermatt-Saas. Pour l\u2019\u00e9chantillonnage il faut avoir une autorisation du Parc naturel r\u00e9gional du Mont Avic, t\u00e9l +39 0125 960643, e-mail\u00a0: info@montavic.it.<\/p>\n
<\/a>3. Quelques blocs d\u2019\u00e9clogite dans le ruisseau de Raty.<\/p><\/div>\n
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Redescendus \u00e0 l\u2019alpage de Raty-damon, nous continuons tout droit le long de la large cr\u00eate en direction du sud, vers le sommet dit Bec Barmasse. Nous rencontrons d\u2019abord une suite de minuscules affleurements avec des amphibolites vertes, des m\u00e9tagabbros et des filons \u00e0 r\u00e9action rodingitique (silicates de calcium) qui se produisent dans la phase ascensionnelle apr\u00e8s la subduction. Ces affleurements se terminent sur une dizaine de m\u00e8tres de roche finement broy\u00e9e\u00a0; au-del\u00e0 il n\u2019y a que de la serpentinite, soit en \u00e9clats, soit en rochers de cr\u00eate sur notre droite.<\/p>\n
<\/a>4. Les rayures indiquant le mouvement de la faille Raty en direction NE-SW. La serpentinite se recristallise sur les surfaces de frottement.<\/p><\/div>\n
Vers la cr\u00eate sommitale (2311 m), allong\u00e9e W-E, nous rencontrons de pr\u00e9cieuses dalles blanches, ray\u00e9es de jaune\u00a0: ce sont des indicateurs cin\u00e9matiques. En effet la roche finement broy\u00e9e que nous avons travers\u00e9e \u00e9tait la \u00ab\u00a0gouge\u00a0\u00bb (cataclasite fine non consolid\u00e9e) d\u2019une faille active sous-jacente, qui a laiss\u00e9 ici la preuve de son mouvement. Les rayures indiquent une direction NE-SW. Comme nous le verrons au bout de la cr\u00eate, la faille aussi s\u2019allonge en direction NE-SW\u00a0: il s\u2019agit donc d\u2019une faille d\u00e9crochante. Plus difficile sera de d\u00e9terminer le sens du mouvement, qui est senestre\u00a0: le secteur au NW se d\u00e9place vers le SW.<\/p>\n
<\/a>5. Vue du syst\u00e8me de failles Ospizio Sottile depuis le sommet du Bec Barmasse.<\/p><\/div>\n
De l\u2019extr\u00e9mit\u00e9 E de la cr\u00eate nous observerons\u00a0la bande de gouge qui marque la suite du parcours de la faille, en premier lieu la section du rocher appel\u00e9 Mont Ros en face de nous o\u00f9 elle montre son pendage NW \u00e0 45\u00b0. \u00c0 droite du massif blanc du Mont Rose qui apparait au fond, la faille marque un ensellement o\u00f9 on peut apercevoir un \u00e9difice, un refuge. C\u2019est ce refuge qui baptise la faille\u00a0: Ospizio Sottile, du nom de l\u2019abb\u00e9 Sottile qui construisit le refuge.<\/p>\n
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Au retour, une fois arriv\u00e9s \u00e0 l\u2019alpage il est conseill\u00e9 de remonter au lac Raty (2284 m) et de continuer vers le SW sur les \u00e9normes collines de gouge jusqu\u2019au sillon de la faille, bord\u00e9 du lis\u00e9r\u00e9 de rochers ocre ou orang\u00e9s vu \u00e0 la mont\u00e9e. Ces rochers contrastent vivement avec les menus \u00e9clats fonc\u00e9s de serpentinite verte ou violac\u00e9e qui les entourent. Les rochers ocre sont encore en serpentinite mais ils sont alt\u00e9r\u00e9s et enduits d\u2019une mousse de carbonates probablement d\u00e9riv\u00e9e des fluides \u00e0 CO2<\/sub> circulant dans les profondeurs de la faille.<\/p>\n <\/p>\n