{"id":1777,"date":"2011-03-30T10:17:53","date_gmt":"2011-03-30T08:17:53","guid":{"rendered":"https:\/\/www.andarpersassi.it\/?p=1777#content"},"modified":"2020-04-13T14:51:25","modified_gmt":"2020-04-13T12:51:25","slug":"subduction-continentale","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/andarpersassi.it\/subduction-continentale\/#content","title":{"rendered":"Journ\u00e9es Subduction Continentale"},"content":{"rendered":"

On appelle subduction le glissement plongeant d\u2019une plaque dans le manteau, et donc sous une autre plaque. C\u2019est l\u2019issue normale des plaques oc\u00e9aniques, cr\u00e9\u00e9es au niveau des dorsales chaudes et d\u00e9truites au niveau des marges froides. La subduction oc\u00e9anique est bien repr\u00e9sent\u00e9e dans les Alpes, et une\u00a0reconnaissance sur le terrain<\/a> y est sugg\u00e9r\u00e9e dans ce site. Moins courante est la subduction entre deux plaques continentales\u00a0: dans ce cas, il leur est difficile de plonger \u00e0 cause de leur faible densit\u00e9 par rapport au manteau. Sur notre plan\u00e8te, la subduction continentale, sous formes diff\u00e9rentes, se d\u00e9veloppe quand m\u00eame sur quelque 12.000 km. En prenant l\u2019exemple des Alpes, la subduction continentale n\u2019affecte que le bord de la plaque plongeante, mais aussi, si les hypoth\u00e8ses classiques sont exactes, le bord de la plaque sup\u00e9rieure. En profondeur l\u2019ensemble de ce mat\u00e9riel continental se retrouve en d\u00e9s\u00e9quilibre\u00a0; la subduction se transforme aussit\u00f4t en collision suivie d\u2019exhumation. Une exhumation assez rapide pour que la roche ramen\u00e9e en surface garde souvent les assemblages insolites et r\u00e9v\u00e9lateurs que nous allons d\u00e9tecter.<\/p>\n

1. Arr\u00eat de Quincinetto \u2013 lieu-dit Chiapetti (fig. 1)<\/em><\/h3>\n
\"Classes<\/a>

1. Classes en visite au site de Chiapetti (Quincinetto, Italie)<\/p><\/div>\n

Objet n\u00b0 1<\/h4>\n

Situation<\/h5>\n

Il s\u2019agit d\u2019un bloc de dimension m\u00e9trique en bord de route et sur la\u00a0rive de la Doire. Ce n\u2019est donc pas un affleurement. Sur cet arr\u00eat les objets suivants ne le seront pas non plus.<\/p>\n

N\u00e9anmoins, sur ce rocher les angles sont vifs et les ar\u00eates coupantes\u00a0: le transport n\u2019a pas \u00e9t\u00e9 long, et il ne s\u2019est pas effectu\u00e9 dans l\u2019eau de la rivi\u00e8re. Par la morphologie et par l\u2019affinit\u00e9 lithologique il a \u00e9t\u00e9 \u00e9tabli que ces blocs se sont \u00e9boul\u00e9s \u00e0 partir de la paroi rocheuse ci-dessus.<\/p>\n

\"2.<\/a>

2. Rocher micac\u00e9 \u00e9boul\u00e9 au bord de la Doire<\/p><\/div>\n

Les min\u00e9raux<\/h5>\n

Ce que l\u2019on voit du premier abord c\u2019est le mica blanc omnipr\u00e9sent qui brille au soleil (fig. 2)<\/em>. Les feuillets de mica, assez grands et tr\u00e8s serr\u00e9s entre eux, s\u2019ordonnent en bandes, lentilles, virgules, plis arrondis ou anguleux \u00e0 toutes les \u00e9chelles sur toute la surface, avec des orientations pr\u00e9f\u00e9rentielles. Nous savons d\u00e9j\u00e0 que le mica r\u00e9v\u00e8le et exalte les contraintes : la roche a \u00e9t\u00e9 soumise \u00e0 des tensions d\u2019intensit\u00e9 et direction variables.<\/p>\n

Le mica est un min\u00e9ral riche en silice. Il contient toujours du potassium et de l\u2019aluminium, ce qui en fait un min\u00e9ral typique de la cro\u00fbte continentale. Nous ne l\u2019avons pas rencontr\u00e9 hier dans la plaque oc\u00e9anique profonde. Le mica est abondant dans certains m\u00e9tas\u00e9diments oc\u00e9aniques, il est vrai, donc nous n’avons pas encore l’assurance absolue de nous trouver dans une ancienne cro\u00fbte continentale. Mais le protolithe le plus probable doit \u00eatre cherch\u00e9 parmi les roches continentales\u00a0: s\u00e9diments argileux, certains granites, schistes. En revanche, \u00e0 l\u2019\u0153il nu rien ne nous renseigne sur l\u2019intensit\u00e9 du m\u00e9tamorphisme, qui est de faible pression en g\u00e9n\u00e9ral pour les micas mais peut monter \u00e0 haute pression dans le cas des phengites, micas blancs ferrif\u00e8res.<\/p>\n

De petits filons de quartz, millim\u00e9triques \u00e0 d\u00e9cim\u00e9triques, tordus et d\u00e9form\u00e9s, sillonnent le rocher. Ils contribuent \u00e0 rendre siliceuse la masse rocheuse.<\/p>\n

En se penchant un peu du c\u00f4t\u00e9 de la rivi\u00e8re, d\u2019autres min\u00e9raux apparaissent. Une grosse lentille sombre en haut, un rognon bleu fonc\u00e9 en bas \u00e0 droite (fig. 3)<\/em>. Sur la surface fra\u00eeche de ce dernier, le min\u00e9ral bleu fonc\u00e9 appara\u00eet en fines aiguilles strictement adoss\u00e9es ou enchev\u00eatr\u00e9es, concentr\u00e9 en bandes centim\u00e9triques s\u00e9par\u00e9es par des niveaux de mica, de quartz ou d\u2019un autre min\u00e9ral vert. Une fois d\u00e9tect\u00e9, le min\u00e9ral bleu se reconnait aussi en petits agr\u00e9gats aciculaires parsem\u00e9s parmi les feuillets de mica. Avec une loupe et un peu de chance, la section en losange et les clivages \u00e0 120\u00b0 peuvent \u00eatre reconnus\u00a0: il s\u2019agit bien d\u2019une amphibole, donc d\u2019un min\u00e9ral ferromagn\u00e9sien et hydroxyl\u00e9 (pr\u00e9sence d\u2019eau dans son environnement originaire). La couleur nous aide \u00e0 pr\u00e9ciser son identit\u00e9\u00a0: nous sommes en pr\u00e9sence d\u2019amphibole bleue ou glaucophane.<\/p>\n

\"3.<\/a>

3. Lentille de min\u00e9raux sombres: l’amphibole bleue<\/p><\/div>\n

Le glaucophane se forme \u00e0 des pressions (donc \u00e0 des profondeurs) assez \u00e9lev\u00e9es mais surtout \u00e0 des temp\u00e9ratures tr\u00e8s mod\u00e9r\u00e9es\u00a0: il craint la chaleur. Le glaucophane nous fixe sur l\u2019environnement thermodynamique de formation de la roche, et donc sur le sc\u00e9nario de cette \u00e9tape de la formation des Alpes.<\/p>\n

La liste des min\u00e9raux de ce rocher comprend aussi des cristaux verts mieux observables sur les objets suivants, des grenats, des \u00e9pidotes et des carbonates dont la signification sera discut\u00e9e plus loin.<\/p>\n

Sur ce premier objet nous pouvons conclure que la masse rocheuse le comprenant appartenait probablement \u00e0 une plaque continentale, et qu\u2019elle se situait \u00e0 proximit\u00e9 de sources mantelliques (elle \u00e9tait relativement riche en mat\u00e9riel ferromagn\u00e9sien). Ensuite la masse rocheuse a \u00e9t\u00e9 entra\u00een\u00e9e \u00e0 une certaine profondeur dans un syst\u00e8me \u00e0 tr\u00e8s faible gradient g\u00e9othermique.<\/p>\n

\"4.<\/a>

4. Min\u00e9raux color\u00e9s (ferromagn\u00e9siens) \u00e0 la surface du deuxi\u00e8me bloc<\/p><\/div>\n

Objet n\u00b0 2<\/h4>\n

Situation<\/h5>\n

comme pour l\u2019objet n\u00b0 1.<\/p>\n

Min\u00e9raux<\/h5>\n

Toute la surface orient\u00e9e au Sud expose surtout les glaucophanes et les grenats d\u00e9j\u00e0 vus (fig. 4)<\/em>, accompagn\u00e9s d\u2019un min\u00e9ral vert qui ne montre pas volontiers son habit cristallin. Il montre quand-m\u00eame des clivages \u00e0 angle droit, faisant penser aux pyrox\u00e8nes. Il s\u2019agit en fait d\u2019un pyrox\u00e8ne sodique qui remplace les plagioclases \u00e0 grande profondeur. En effet, ces pyrox\u00e8nes sont stables \u00e0 tr\u00e8s haute pression et en g\u00e9n\u00e9ral ils\u00a0se d\u00e9s\u00e9quilibrent \u00e0 des profondeurs inf\u00e9rieures \u00e0 40 km.<\/p>\n

\"5.<\/a>

5. Boudinage soulign\u00e9 par le quartz et l’\u00e9pidote<\/p><\/div>\n

La formule de ce pyrox\u00e8ne est fondamentalement celle simple de la jad\u00e9ite, mais elle peut s\u2019enrichir en ferromagn\u00e9siens donnant lieu \u00e0 l\u2019omphacite. Avec le grenat, l\u2019omphacite constitue par d\u00e9finition l\u2019\u00e9clogite basique\u00a0; avec le quartz, la jad\u00e9ite constitue par d\u00e9finition l\u2019\u00e9clogite acide. Nous discuterons sur ces objets \u00e9clogitiques basiques et acides dans les prochains arr\u00eats.<\/p>\n

\u00c7\u00e0 et l\u00e0, des figures de d\u00e9formation apparaissent sous forme de \u00ab\u00a0boudins\u00a0\u00bb et nodules (fig. 5)<\/em> : ces figures sont soulign\u00e9es par des fines lentilles claires d\u2019\u00e9pidote beige ou jaun\u00e2tre, min\u00e9ral li\u00e9 \u00e0 la pr\u00e9sence d\u2019eau, qui baisse le niveau m\u00e9tamorphique, ou \u00e0 la d\u00e9compression pendant la remont\u00e9e de la roche.<\/p>\n

\"6.<\/a>

6. Bandelettes altern\u00e9es d’amphibole bleue, de mica blanc et de pyrox\u00e8ne vert<\/p><\/div>\n

Du c\u00f4t\u00e9 de la rivi\u00e8re (fig. 6)<\/em>, le rocher montre en section la s\u00e9rie de bandes stratiformes tordues avec beaucoup de mica blanc que maintenant nous pouvons appeler phengite du fait de la pression subie (les analyses le confirment aussi). Des inclusions arrondies de pyrox\u00e8ne, en relief et aux contours tr\u00e8s nets, sont ais\u00e9ment identifiables (fig. 7)<\/em>.<\/p>\n

Le glaucophane est pr\u00e9sent en bandelettes et il est aussi dispers\u00e9 dans les lentilles micac\u00e9es.<\/p>\n

La conclusion maintenant est plus pr\u00e9cise\u00a0: une nappe continentale a bien rejoint les profondeurs de la subduction (pr\u00e9sence d\u2019omphacite) avant de remonter en surface.<\/p>\n

\"7.<\/a>

7. Nodules de pyrox\u00e8ne sodique vert inclus dans la roche<\/p><\/div>\n

\u00c9chantillonnage<\/h5>\n

Les rives de la Doire sont riches en \u00e9chantillons int\u00e9ressants, provenant de tout le bassin versant \u00e0 partir du Mont-Blanc. En revanche, les \u00e9chantillons concernant la subduction continentale ne proviennent que des parois qui nous dominent, et ils sont assez rares.<\/p>\n

\"8.<\/a>

8. La tonnelle d’Ivozio au plancher \u00e9clogitique<\/p><\/div>\n

2. Arr\u00eat d\u2019Ivozio<\/h3>\n

Situation (fig. 8)<\/em><\/h5>\n

\u00c0 la base de la paroi rocheuse parsem\u00e9e de vignobles, une dalle de roche sombre, faiblement inclin\u00e9e et joliment polie par les glaciers pl\u00e9istoc\u00e8nes, soutient une vigne. Il s\u2019agit de l\u2019affleurement d\u2019une roche en place mesurant une dizaine de m\u00e8tres de long, en continuit\u00e9 avec la paroi rocheuse sup\u00e9rieure.<\/p>\n

\"9.<\/a>

9. Pyrox\u00e8ne jad\u00e9itique, grenat et glaucophane: \u00e9clogite basique<\/p><\/div>\n

Min\u00e9raux<\/h5>\n

Pyrox\u00e8ne sodique, grenat et glaucophane (fig. 9)<\/em> en beaux cristaux centim\u00e9triques constituent la masse de la roche. Le pyrox\u00e8ne sodique cristallise ici en baguettes vertes. Phengite et \u00e9pidote sont quasiment absents.<\/p>\n

L\u2019ensemble de ces min\u00e9raux nous \u00e9voque un protolithe basaltique \u00e0 la base de la cro\u00fbte continentale. Nous avons ainsi atteint les niveaux profonds de la plaque continentale pass\u00e9e en subduction.<\/p>\n

L\u2019ensemble des \u00e9clogites continentales de la r\u00e9gion a \u00e9t\u00e9 dat\u00e9 sur les micas et les zircons \u00e0 la limite Cr\u00e9tac\u00e9-Tertiaire (65 \u00b1 5 Ma) (Rubatto et al.,<\/em> 1999), \u00e2ge du pic m\u00e9tamorphique et donc de la subduction. L\u2019exhumation a \u00e9t\u00e9 dat\u00e9e entre 33 et 30 Ma (traces de fission, inclusions fluides, rh\u00e9ologie du quartz) (Malus\u00e0 et al.,<\/em> 2006) avec une vitesse moyenne de remont\u00e9e de 0,2 cm\/an qui a permis de garder intactes les paragen\u00e8ses \u00e9clogitiques.<\/p>\n

 <\/p>\n

\"10.<\/a>

10. Les rochers au bord du Lys<\/p><\/div>\n

3. Arr\u00eat de Lillianes \u2013 bord du Lys<\/em><\/h3>\n
Situation (fig. 10)<\/em><\/h5>\n

Plusieurs blocs dans le lit du torrent, polis et arrondis par le transport.<\/p>\n

\"11.<\/a>

11. Ancien granite avec nodule basique<\/p><\/div>\n

P\u00e9trographie<\/h5>\n

La texture de la roche pointill\u00e9e de blanc attire notre attention\u00a0: il s\u2019agit incontestablement d\u2019un ancien ensemble granitique (fig. 11)<\/em>, mod\u00e9r\u00e9ment d\u00e9form\u00e9 en litages (gneiss). La structure granulaire, r\u00e9guli\u00e8re, est reconnaissable par les grains blancs de quartz, alors que les autres cristaux sombrent dans une alternance de rose (grenat) et de verd\u00e2tre (jad\u00e9ite). Des bandes blanches (m\u00e9ta-aplites) se peuplent de beaux grenats centim\u00e9triques (fig. 12)<\/em>, alors que de tr\u00e8s nombreuses inclusions basiques plus sombres (anciennes biotites\/amphiboles) tachent ou sillonnent les blocs.<\/p>\n

\"12.<\/a>

12. Grenats sur bande claire (m\u00e9ta-aplite) des granites permiens<\/p><\/div>\n

La r\u00e9action principale intervenue sur les anciens granites pour donner ces \u00e9clogites acides est\u00a0: plagioclase sodique donne jad\u00e9ite plus quartz. L\u2019eau est absente de la r\u00e9action, indice ult\u00e9rieur d\u2019une subduction continentale.<\/p>\n

Des pyrox\u00e9nites sont rep\u00e9rables dans le lit du torrent.<\/p>\n

4. Arr\u00eat de Colombit<\/h3>\n
\"13.<\/a>

13. La carri\u00e8re de marbre ancien de Colombit est abandonn\u00e9e<\/p><\/div>\n

Situation (fig. 13)<\/em><\/h5>\n

En bord de route, front de taille d\u2019une ancienne carri\u00e8re de marbre.<\/p>\n

Min\u00e9raux<\/h5>\n

Le marbre ancien est blanc \u00e0 grain fin. Du mica brille dans tous les blocs cass\u00e9s au sol. Le front de taille montre des taches vertes tr\u00e8s pliss\u00e9es et boudin\u00e9es, qu\u2019on peut mouiller pour mieux faire ressortir les couleurs (fig. 14)<\/em>. Les cristaux visibles sont des b\u00e2tonnets d\u2019amphibole\u00a0: il s\u2019agit d\u2019inclusions basiques. L\u2019association d\u2019un min\u00e9ral d\u2019origine s\u00e9dimentaire superficielle comme le calcaire (ici recristallis\u00e9 en marbre) avec une roche d\u2019origine magmatique profonde comme le basalte (ici recristallis\u00e9 en amphibolite) n\u2019est pas un fait banal et il t\u00e9moigne de conditions de d\u00e9part de la plaque continentale assez inhabituelles.<\/p>\n

\"14.<\/a>

14. Nodules boudin\u00e9s de m\u00e9tabasites (vertes) dans le marbre (blanc-gris)<\/p><\/div>\n

En fait, en datant toutes les roches magmatiques de la marge africaine \u00e0 la fin du Pal\u00e9ozo\u00efque, certains \u00e9voquent pour notre secteur un amincissement crustal comme premi\u00e8re manifestation des rifts destin\u00e9s \u00e0 fissurer la Pang\u00e9e. La subduction serait intervenue plus tard sur notre nappe continentale \u00ab\u00a0contamin\u00e9e\u00a0\u00bb par le manteau sous-jacent et tout proche.<\/p>\n

Ce m\u00e9lange, tout comme son \u00e9quivalent l\u2019ophicalcite oc\u00e9anique, est fort appr\u00e9ci\u00e9 sur les march\u00e9s de pierre ornementale. Cet affleurement nous montre les modalit\u00e9s de la subduction au niveau des couches sup\u00e9rieures de la cro\u00fbte continentale.<\/p>\n

5. Arr\u00eat de Fontainemore \u2013 Jardin des roches<\/em><\/h3>\n

Collection de roches issues de la subduction. Pique-nique.<\/p>\n

\"15.<\/a>

15. Le vallon de Pontboset dans sa partie continentale<\/p><\/div>\n

6. Arr\u00eat de Pontboset<\/h3>\n

Situation (fig. 15)<\/em><\/h5>\n

Affleurement de roche en place mise \u00e0 d\u00e9couvert par le torrent Ayasse sur la marge ext\u00e9rieure de la nappe continentale. Observation \u00e0 partir du pont en bois de Fronti\u00e8re, en aval du chef-lieu. L\u2019affleurement est de meilleure qualit\u00e9 en commune de H\u00f4ne au lieu-dit Le Tre Goye (fig. 16)<\/em>, mais le sentier de visite y est plus dangereux.<\/p>\n

\"16.<\/a>

16. Evolution en milieu hydrat\u00e9 et d\u00e9formation de la nappe continentale subduite<\/p><\/div>\n

P\u00e9trographie<\/h5>\n

Nous sommes au bord externe de la nappe continentale, proches de la nappe oc\u00e9anique qui affleure en amont dans la vall\u00e9e. Quartz, \u00e9pidote et min\u00e9raux du faci\u00e8s schistes-verts apparaissent dans l\u2019affleurement\u00a0: ce sont des constituants habituels de la cro\u00fbte continentale. Plus haut, en lieu inaccessible aux cars, ce mat\u00e9riel continental est encore en faci\u00e8s \u00e9clogitique avec quartz + jad\u00e9ite, exploit\u00e9 dans la carri\u00e8re des Lauzes de Courtil.<\/p>\n

En revanche, nous d\u00e9couvrons ici l\u2019intensit\u00e9 de la d\u00e9formation sur nos roches (fig. 17)<\/em>. Une succession r\u00e9guli\u00e8re et continue de fines bandes claires s\u2019allonge \u00e0 l\u2019infini en direction SW-NE. Le cisaillement ductile transpose sur de longues distances (plus de 4 km) ce secteur de la nappe continentale. Nous avons vu dans les arr\u00eats pr\u00e9c\u00e9dents que la roche du secteur interne, bien que fortement r\u00e9\u00e9quilibr\u00e9e dans le faci\u00e8s \u00e9clogitique, n\u2019\u00e9tait pratiquement pas d\u00e9form\u00e9e. Qu\u2019y a-t-il de nouveau ici par rapport au secteur interne de la nappe ?<\/p>\n

\"17.<\/a>

17. La transposition par cisaillement ductile suit la direction structurale NE-SW<\/p><\/div>\n

Les deux nappes, continentale et oc\u00e9anique, se sont enfouies en subduction \u00e9tant d\u00e9j\u00e0 coll\u00e9es l\u2019une \u00e0 l\u2019autre. La nappe oc\u00e9anique, dans ce secteur repr\u00e9sent\u00e9e surtout par des s\u00e9diments de haute mer, \u00e9tait gorg\u00e9e d\u2019eau. Au cours de l\u2019enfouissement, la pression croissante pouvait essorer la plaque oc\u00e9anique et tremper tout le secteur. L\u2019eau baisse le degr\u00e9 m\u00e9tamorphique et rend fluide, voire tr\u00e8s fluide la roche qui glisse le long des directions des contraintes. Dans ce secteur de l\u2019arc alpin, la direction tectonique principale est toujours NE-SW, parall\u00e8le \u00e0 l\u2019axe de la cha\u00eene. Voil\u00e0 ce qui pourrait expliquer ces diff\u00e9rences \u00e0 l\u2019int\u00e9rieur de la m\u00eame nappe continentale.<\/p>\n

Conclusion<\/h4>\n

Au cours des cinq arr\u00eats de la journ\u00e9e, nous avons pu observer la lithologie de diff\u00e9rents niveaux d\u2019une plaque continentale ayant subi d\u2019abord une lamination tectonique (r\u00e9duction en \u00ab\u00a0nappe de socle\u00a0\u00bb) et ensuite une subduction orog\u00e9nique. La discussion \u00e0 propos des affleurements et des blocs a concern\u00e9 soit la structure de la roche, en particulier les figures de d\u00e9formation, soit la min\u00e9ralogie, en particulier l\u2019enregistrement min\u00e9ralogique des \u00e9tapes marquantes du parcours thermobarom\u00e9trique P-T-t au cours de la subduction alpine (fig. 18)<\/em>.<\/p>\n

 <\/p>\n

\"18.<\/a>

18. Diagramme P-T-t \u00e9labor\u00e9 \u00e0 partir des roches observ\u00e9es<\/p><\/div>\n

Le faci\u00e8s \u00e9clogitique est l\u2019assemblage min\u00e9ral qui correspond \u00e0 l\u2019arriv\u00e9e de la roche dans la zone de subduction, zone froide (moins de 550\u00b0C \u00e0 40 km) et profonde dans la cro\u00fbte (jusqu\u2019\u00e0 70 km dans ce secteur). Les divers arr\u00eats ont concern\u00e9 des points o\u00f9 cette roche \u00e9clogitique non seulement avait atteint la surface apr\u00e8s son enfouissement, mais elle avait aussi pr\u00e9serv\u00e9 l\u2019assemblage min\u00e9ral acquis \u00e0 la profondeur maximale.<\/p>\n","protected":false},"excerpt":{"rendered":"

On appelle subduction le glissement plongeant d\u2019une plaque dans le manteau, et donc sous une autre plaque. C\u2019est l\u2019issue normale… continua…<\/a><\/p>\n","protected":false},"author":2,"featured_media":1002,"comment_status":"open","ping_status":"open","sticky":false,"template":"","format":"standard","meta":{"footnotes":""},"categories":[3,139],"tags":[180,181,115,42,120,188,176,117,186,187,177,178,183,185,182,184,179,116,113,175,90],"_links":{"self":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1777"}],"collection":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts"}],"about":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/types\/post"}],"author":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/users\/2"}],"replies":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/comments?post=1777"}],"version-history":[{"count":92,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1777\/revisions"}],"predecessor-version":[{"id":5577,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/posts\/1777\/revisions\/5577"}],"wp:featuredmedia":[{"embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/media\/1002"}],"wp:attachment":[{"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/media?parent=1777"}],"wp:term":[{"taxonomy":"category","embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/categories?post=1777"},{"taxonomy":"post_tag","embeddable":true,"href":"https:\/\/andarpersassi.it\/wp-json\/wp\/v2\/tags?post=1777"}],"curies":[{"name":"wp","href":"https:\/\/api.w.org\/{rel}","templated":true}]}}